J’ai rêvé que…

Aperçu

Photographe @my.loner.eye

Modèle @celle.qui.aimait

20210304-MLE_2968.jpg

Valentin

[Attention, il s’agit d’un récit à caractère érotique et pornographique. Ce récit peut heurter le jeune public ou les personnes sensibles]

Je suis dans cette grande salle de cinéma. Ça fait tellement longtemps que je n’y suis pas allée. Bizarrement, personne ne porte de masques, même pas moi. Il y a un peu de monde, mais la salle reste relativement vide. Il y a le choix pour prendre place, je me suis mise devant, étant petite j’aime bien être proche de l’écran, que personne ne me gâche la vue.

Le film a commencé depuis quelques dizaines de minutes et je ressens très régulièrement une envie irrépressible de me retourner. Je croise son regard et à chaque fois, il me sourit. Il a l’air loin et en même temps si proche, je ne saurais pas dire combien de rangs nous séparent. Quatre, dix ? Qu’est-ce que ça change ? C’est moi qu’il regarde. Le film a perdu toute forme d’intérêt, c’est dommage, il a été primé à Cannes. Je vais devoir revenir le voir, car là je ne peux pas suivre l’histoire.

J’ai envie de me lever et de m’assoir à côté de lui, simplement, sans rien dire, comme une évidence. Mais je n’ose pas. Je me sens impressionnée par sa prestance et son assurance. Je ne peux pas m’empêcher de me dire que c’est moi qui divague, qui m’imagine des choses. Possiblement, il pense que je suis folle, à me retourner toutes les cinq minutes sans suivre le film et c’est cela qui le fait sourire.

Je me trompe, quand il se lève sous mes yeux, je me trompe, quand il me fait un signe de venir, je le sais, je me trompe.

J’hésite, sans vraiment hésiter. Je veux simplement lui montrer que ce n’est pas dans la poche, mais c’est peine perdue. Il sait déjà que je suis à lui, que je vais le suivre, l’écouter et faire tout ce qu’il me demandera. Il le sait depuis la première fois que je me suis retournée et où nos regards se sont croisés.

Je le suis, il s’est assis tout en haut de cette grande salle d’au moins 400 places. Je m’engouffre dans le rang qu’il a choisi et une fois arrivée jusqu’à lui, je m’assois. Il me regarde, il laisse passer quelques secondes puis il m’embrasse. Je me laisse porter par ce baiser, c’est complètement fou. Tout depuis le début à l’air étrangement très naturel, chaque événement me semble normal, évident.

Il ouvre son pantalon et il sort son sexe dressé. Le désir me tord le ventre, je me baisse et je le prends dans ma bouche. Sa douceur me remplit, son gout salé me fait saliver, sa main m’entraine dans un rythme lent et profond.

- Est-ce qu’elle est bonne ? me dit-il.

-  Oui, lui répondis-je en relevant la tête, les lèvres recouvertes de salive.

- Alors continue.

Je continue et je rêve, je rêve d’une chose c’est qu’il coule en moi, qu’il jouisse avant la fin du film. Quand je relève la tête, tout s’emballe, des spectateurs se sont approchés, ils se sont assis autour de nous et ils nous regardent, ils se caressent. Ils sont dix, peut-être même quinze. Dans la pénombre j’ai l’impression qu’on peut être qui l’on veut, personne ne peut se reconnaitre. On se distingue, on se devine, on ose.

Je veux qu’il jouisse avant la fin du film, je veux qu’ils jouissent avant la fin du film.

Je dois partir avant que les lumières s’allument sous le défilé du générique.

Pendant que je le suce, je sens des mains qui s’approchent et qui me touchent. Je sens tout ce monde qui nous enveloppe, qui s’approche comme pour jouir à l’unisson, à l’initiative de cet homme plein d’aplomb. Je sens mon orgasme arriver, c’est très fort et comme souvent c’est à cet instant que je me réveille, haletante, des images plein la tête. C’est assez flou, mais je me souviens. Je me souviens de lui, du lieu, de la tournure qu’a pris ce rêve. Alors, ce matin-là, je glisse ma main entre mes lèvres et quand je découvre mon sexe mouillé, que je laisse mes doigts me caresser et me pénétrer, je repense à cette séance de ciné et me voilà en quelques secondes, en train de m’envoler.

Je devrais peut-être lui écrire pour lui dire, que c’est de lui que j’ai rêvé.

(°)

Précédent
Précédent

Rendez-vous à la piscine

Suivant
Suivant

Clémence - En route !