Votre feuilleton : 11 - Je n'y arriverai pas

Et si on écrivait cette histoire ensemble?

Je vous propose un feuilleton que nous allons construire ensemble. Je vais essayer d’écrire le plus régulièrement possible ! Tout comme vous, je ne connais pas la suite de l’histoire alors n’hésitez pas à interagir, à proposer des péripéties, à imaginer la suite, à donner votre avis, à voter pour votre suite préférée sur Instagram…

Une chose est sûre, je ne sais pas jusqu’où cela va aller mais je vous propose de vivre l’expérience ensemble.



Partie 11 - Je n'y arriverai pas

Blanc. Dans un premier temps je ne réponds rien. Mon cerveau quitte cette voiture et part dans tous les sens. Je m’imagine mille et un scénarii, en trente secondes j’ai tout exploré : il va s’arrêter sur une aire d’autoroute, me prendre sur la banquette arrière ou sur le capot de la voiture, il va vouloir que je lui fasse une fellation pendant qu’il roule… C’est incroyable toutes les images que le cerveau peut créer en trente secondes. Et d’un seul coup je reviens à la réalité, là, dans cette voiture, sur le siège passager. Je le regarde conduire, il attend que je réagisse.

- Quoi ?! lui dis-je

- Tu as très bien entendu

- …Oui, mais…

- Et bien voilà je n’ai rien à ajouter

Comment ça il n’a rien à ajouter. Il a tout à ajouter ! Son regard, ses caresses, sa bouche, son sexe.

- On va s’arrêter ?

- Non. J’aimerais qu’on arrive pour le déjeuner.

- Comment veux-tu que j’aie un orgasme si tu conduis ?

- Tu as besoin de moi pour ça ?

- Non.

Je ne bouge pas, je ne fais rien. En réalité, je ne sais pas quoi faire. Je ne vais quand même pas me masturber juste à côté de lui pendant qu’il conduit.

- Si, c’est exactement ça que je veux

- Tu lis dans mes pensées maintenant ?

Il rit. Fier de son premier défi. Fier de lancer le jeu et de maitriser la situation.

- Léna, il te reste 1h pile, je pense que c’est un timing très raisonnable.

Raisonnable, bien sûr que c’est raisonnable, je suis bien capable de me faire jouir en 5min. Mais chez moi, seule, dans mon petit cocon, personne pour observer mes gestes, personne pour écouter mes cris, personnes pour voir mes grimaces. Je me rends compte que quand je suis avec un homme je contrôle tout, je ne suis pas complètement moi. Et d’ailleurs, je ne jouis pas souvent. Alors que quand je me caresse, toute seule, je lâche les chiens.

Me demander de me caresser, c’est me demander de tout montrer. C’est une des choses les plus intimes qui existe à mon sens : dévoiler ce que l’on fait habituellement à l’abri des regards, pour se donner du plaisir. Je pourrais aussi faire semblant, simuler. Peut-être qu’il s’en rendrait compte, sûrement même. Est-ce que j’ai vraiment envie de faire semblant ? Non, je veux jouer à son jeu, à fond.

- Je dois faire quoi ?

- Tu le sais ?

- Mais comment ?

- Je ne sais pas moi. Je ne connais pas ton corps, je ne sais pas ce que tu aimes, ce que tu n’aimes pas. Je ne t’ai jamais touché, je ne sais pas ce qui te fait frissonner. Et toi tu le sais.

- J’ose pas.

J’ai une pincée de gêne, une poignée de honte, une bonne dose de manque de confiance en moi, abracadabra ! Le résultat : je n’y arriverai pas.

- Je vais t’aider, comme je peux, car si tu n’y arrives pas, je ferai demi-tour et je te ramènerai chez toi. Ce serait dommage pour tous les deux.

- Tu sais que ça me met encore plus la pression

- Je m’en fous. C’est les règles, dans chaque jeu il y a une punition si tu ne réussis pas. Ce ne sont pas des règles pour mettre la pression, mais bien pour s’amuser grandeur nature. Et pour te montrer que je maitrise et que je décide.

- Et si je n’ai pas envie ?

- Si tu n’as pas envie, je ne te forcerai de rien. On rentre immédiatement. Pour ce jeu-là, c’est facile, pour les autres ce sera plus subtil, nous en parlerons ce week-end si on continue. On mettra en place les règles du consentement. Et là, c’est vraiment toi qui décides et qui contrôles tout, c’est le seul espace où tu es maitresse de la situation, sinon tu me laisses faire.

- D’accord, aide-moi alors.

- Bien. Enlève ton pull et ton pantalon je vais augmenter le chauffage.

Je me déshabille, je me retrouve en sous-vêtement sur le siège, dans la voiture d’Étienne, à 130 km/h sur l’autoroute. Il n’a même pas attendu d’arriver pour commencer les hostilités. Je ne fais pas marche arrière et je vois au discret sourire sur son visage qu’il est heureux que je participe. Il est concentré sur la route, il ne tourne que très rarement la tête pour jeter un réel coup d’œil sur moi. Mais même avec sa tête bien droite, je sais qu’il me voit.

- Tu n’as pas trop froid ?

- Non, c’est bon.

- Parfait. Choisis une zone de ton corps qui te fait du bien.

- Mes seins.

- Caresse-les.

Je prends mes seins à pleine main et je les masse, je les presse. Je pince mes tétons qui semblent vouloir traverser la dentelle tant ils sont durs. Mon excitation augmente, mais n’était-elle pas déjà puissante ? Cette situation génère des émotions folles pour plusieurs raisons : l’inconnu, lui, les règles, le jeu. Je m’amuse, mais je suis toujours dans le contrôle, je prends une posture pour me mettre à mon avantage, je me cabre et je pousse des gémissements volontaires. Il m’arrête.

- Ne fais pas de bruits.

- Comment ça?

- Je ne veux pas t’entendre gémir, aucun son, aucun bruit, jusqu’à nouvel ordre.

Est-ce qu’il a senti que je le faisais pour lui. Et non pas pour moi. Je vais vraiment finir par croire qu’il sait lire dans mes pensées. Il faut que je me concentre sur l’essentiel : jouir. J’essaie d’oublier tout le reste, et j’imagine des scènes de sexe.

- Il te reste 36 minutes.

- Ça passe vite !

- Tais-toi, je t’ai dit de ne plus faire de bruits dit-il d’un ton sec

Je le regarde et mes joues rosissent instantanément. Il me gronde littéralement. Ça me fait bizarre. Dans un premier temps je sens mon excitation qui redescend. Je sors du jeu malgré moi, c’est comme si je nous observais de loin. La scène me parait risible, qu’est-ce que je fous dans cette voiture à moitié à poil ?

- Léna, tout va bien, tu te débrouilles bien, ne t’égare pas dans tes pensées.

J’essaie de me reconnecter à mon désir. Je le regarde et mes yeux descendent entre ses jambes. Il bande.

- Touche, m’ordonne-t-il

Ses yeux ne décollent pas de la route, mais il a vu quelle direction prenait mon regard. Je vois ma main bouger au ralenti, comme pour savourer chaque seconde où je me rapproche de lui. Mes doigts entrent en contact avec le coton rigide de son jeans. J’exerce une pression et je referme ma main. Je sens la résistance de son muscle gorgé de sang. Il ne m’en fallait pas plus pour sentir une nouvelle vague de trouble entrer en moi.

- Tu vois l’effet que me fait ce trajet avec toi. Je bande depuis le premier kilomètre.

Chaque mot comme une détonation dans mon ventre. Sans même m’en rendre compte, je glisse ma main dans ma culotte et je vais rencontrer mon humidité, ma chaleur, mes poils. Je glisse entre mes lèvres, je caresse mon clitoris, je le presse doucement, je tourne dessus lentement. Je ne fais aucun bruit, comme il me l’a demandé, je me rends compte que je suis plus à l’aise ainsi. Pour l’instant en tout cas, car je sais qu’à un moment je vais en avoir vraiment envie. Il ne parle pas et je continue ainsi de nombreuses minutes. Ma respiration s’accélère, je sens le plaisir grandir, m’envahir. Mais je suis toujours dans le contrôle et encore loin d’atteindre le sommet. Est-ce que je vais seulement y arriver ?

- Tu es belle. Ton souffle est comme une douce mélodie. Tu te rapproches il me semble, il te reste 14 minutes, continues.

Quatorze minutes ! Comment c’est possible, quelqu’un à modifier l’espace-temps dans cette voiture. Il faut que je me dépêche. Je programme mon cerveau sur des fantasmes : j’imagine qu’il ouvre son pantalon et qu’il caresse sa verge. De mon côté je continue de masser tendrement mon clitoris. J’imagine son large sexe, qui entre dans ma bouche. J’imagine que je monte sur lui, que je m’empale, que nos sexes dansent. J’imagine des folies, des fluides, des baisers, du doigté, des aller-retour, du foutre… Et puis c’est plus fort que tout, je pense, à ce qu’il peut bien penser de moi, je pense à l’image que je renvoie, je pense : est-ce que je suis jolie, est-ce que je fais bien, est-ce que je vais réussir… Et du coup je ne décolle pas ; je reste avec mon plaisir au pied de la montagne.

- On arrive dans 5 minutes. Je sais pourquoi tu n’y arrives pas. On règlera ça plus tard. Ouvre la boîte à gants s’il te plait.

Je m’exécute et je découvre une tripotée d’objets en tout genre. Je reconnais des sextoys, certains ont des formes bizarres, je ne saurais même pas comment m’en servir.

- Tu en as déjà utilisé ? Tu peux parler pour me répondre.

- Non, jamais.

- Prends celui qui ressemble à un micro. Non, pas lui. Oui celui-là. Donne-le-moi je vais te l’allumer.

Sa dextérité me laisse penser qu’il a dû les utiliser de bien nombreuses fois. Il tripote les boutons, un bruit de moteur se met en route, le bruit change de rythme, il semble choisir un programme pour moi. Je me demande bien quelle sensation cela peut faire, je vais de toute façon bien vite le découvrir.

- Tiens, garde ta culotte, tu as juste à le presser entre tes jambes, et attendre que l’orgasme arrive. Tu as le droit de gémir, tu ne pourras pas te retenir de toute façon.

Il a l’air bien sûr de lui. Ça me tétanise presque à l’idée de poser ce truc sur moi et d’avoir un orgasme immédiatement. Ce n’est pas le moment de reculer et je meurs d’envie de ressentir cet assouvissement. Je le pose, et tout de suite mon désir prend des proportions incroyables, je respire fort, très fort, je ne retiens plus mes cordes vocales, je pousse un gémissement doux, puis un autre plus fort, ça monte, vite, ça m’envahit, mes gémissements deviennent longs, j’oublie tout, je plonge dans mon plaisir et je cris…

La voiture entre dans une petite cour, je crois que nous sommes arrivés, j’ai gagné !

[à suivre…]


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