Votre feuilleton : 10 - Saint-Amour

Et si on écrivait cette histoire ensemble?

Je vous propose un feuilleton que nous allons construire ensemble. Je vais essayer d’écrire le plus régulièrement possible ! Tout comme vous, je ne connais pas la suite de l’histoire alors n’hésitez pas à interagir, à proposer des péripéties, à imaginer la suite, à donner votre avis, à voter pour votre suite préférée sur Instagram…

Une chose est sûre, je ne sais pas jusqu’où cela va aller mais je vous propose de vivre l’expérience ensemble.



Partie 10 - Saint-Amour

Je prépare mes affaires pour le week-end. Étienne vient me chercher demain matin et le connaissant il sera là à 10h pile. Il ne vaut mieux pas que je sois en retard, cela pourrait énerver monsieur. Il pourrait me fouetter les fesses en arrivant dans sa « Maison de Campaaaagne » *à dire avec l’accent bourgeois.

Deux pulls, deux tee-shirts, deux jeans, deux paires de chaussettes, six ensembles de lingerie. Je m’emballe peut-être. Je ne sais pas vraiment ce qu’il va se passer, mais j’imagine. J’imagine des folies et du sexe. Du sexe en place centrale, en plat principal. C’est fou toute cette excitation que je peux ressentir à l’idée de passer du temps avec ce mec. Ce même gars que je connais à peine, pour lequel j’ai cultivé une méfiance pendant des jours, je l’ai même pris pour un serial killer. Son look de croque-mort ne me plait qu’à moitié avec ses cheveux bruns, ses yeux si foncés qu’on dirait qu’ils sont noirs eux aussi. Honnêtement j’ai toujours l’impression qu’il va à un enterrement. Mais pourtant dès qu’il parle, dès qu’il bouge je vois des couleurs. Je vois du rose dans sa douceur, dans ses gestes lents, je vois du vert dans sa gaité, dans ses sourires, je vois du bleu dans son désir. Ce mec est tout en noir, mais à l’intérieur c’est un arc-en-ciel.

Je ne sais pas où il m’emmène exactement, j’imagine une maison de maître avec un jardin arboré et un vergé. Un grand portail qui s’ouvrirait automatiquement à notre arrivée et une grande allée qui mène jusqu’à la maison. Léna et son imagination. Est-ce qu’il y a plus rêveuse que moi sur terre ? Je ne crois pas.

Je prépare ma trousse de toilette, je me douche, je me lave les cheveux. Je m’applique à réaliser un joli lissage et je vais me coucher. Je m’endors un peu stressée, mais avec un sourire béat.

8h00. Mon réveil sonne. Je l’éteins.

8h30. Mon deuxième réveil sonne. Je l’éteins.

9h00. Mon troisième réveil sonne. Je me remercie d’en avoir mis trois et j’ouvre les yeux doucement. Mon cerveau se branche rapidement sur la projection du week-end et le sourire vient à nouveau se fixer sur mon visage. Je me lève, mon brushing est tout pété, ça valait bien le coup de se donner du mal hier soir. Je reprends ma coiffure avec une concentration à toute épreuve, le lisseur dans la main droite, ma tasse de café dans la main gauche et une tartine de beurre au bord de l’évier. Je fais tout en même temps, coiffure et petit déjeuner. Du grand art.

Je me maquille simplement et je choisis une tenue avant de fermer ma valise. Je regarde par la fenêtre et je vois du givre sur les voitures. Tant pis pour la robe, j’enfile un gros pull vert sauge et un jeans. Je mettrai mes bottines à talons pour la touche sexy.

10h00. Il sonne. Évidemment, il est à l’heure. Il monte.

On fait quoi quand j’ouvre ? On s’embrasse ? On se fait la bise ? On se serre la main ?

Je ne sais jamais quoi faire, on s’est déjà embrassés, mais est-ce que ça veut dire que maintenant on doit se saluer en s’embrassant ? N’est-ce pas le symbole d’un couple ? Donc si on s’embrasse, on est ensemble ? Pourquoi tant de questions, pourquoi tant de réponses préconstruites. On peut s’embrasser pour se dire bonjour et au revoir quand on n’est pas un couple ! Voilà, c’est décidé.

J’ouvre la porte, je le regarde avec mon sourire indétrônable, il est beau, il est de plus en plus beau. Plus je le connais et plus son charme s’affine, se développe. Plus je le regarde et plus il me plait. Je me mets sur la pointe des pieds et je pose rapidement mes lèvres sur les siennes. Un smack.

Il à l’air surpris de mon initiative et puis il sourit.

- Bonjour Léna !

- Coucou, dis-je d’un air taquin

- Tu es prête ?

- Oui, je prends ma valise et c’est parti !

On descend et on s’installe en voiture. En route pour… Pour quoi au juste ?

- On va où ?

- A Saint-Amour.

- C’est un endroit ça ? Ou tu dis ça pour me faire passer un message ? dis-je en me marrant

- Non non, on va vraiment à Saint-Amour, c’est plutôt joli et il y a du très bon vin. Mais on n’y va pas vraiment pour ça.

- Ah oui ?

- Oui madame.

- Et pourquoi donc alors ?

- Pour s’amuser et oublier le poker.

Putain, le poker. J’avais complètement oublié justement. C’est dingue. Je suis tellement à fond dans cette histoire avec Étienne que j’en ai oublié les jeux d’argent. Le désir a bouffé mon addiction. Ou alors il a pris sa place. La deuxième solution me parait plus cohérente.

- J’avais complètement oublié le poker

- Tu vois, je t’avais dit que je pouvais t’aider

- Je n’ai même pas envie de jouer figure toi

- Alors on va jouer quand même, mais à autre chose.

- Est-ce que c’est aussi dangereux ?

- Oui, ça peut l’être

- Est-ce que c’est aussi addictif ?

- Encore plus !

- Tu ne m’as toujours pas expliqué les règles de ton jeu

- Tu n’es pas idiote, tu commences à comprendre, je le sais. Ça ne s’explique pas vraiment. Il y a plein de jeux dans le jeu. On a déjà commencé à jouer depuis le jour ou tu as dormi chez moi.

- Mais il ne s’est rien passé.

- Justement

- Tu dis toujours « Justement »

- Effectivement

- C’est une compétition d’adverbe ?

- Complètement.

On rigole. Étienne entre sur l’autoroute, et pendant qu’il passe le péage je connecte mon téléphone au Bluetooth de sa voiture et je mets de la musique.

- C’est loin Saint-Amour ?

- Non, 1h20 environ, dit-il en allumant son GPS

- Cool, ça va passer vite

- Encore plus vite que tu ne le crois.

- Pourquoi ?

- Tu vois, il reste exactement 1h13 de route. Et je t’annonce que tu auras un orgasme avant qu’on soit arrivés.

[à suivre…]


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