Votre feuilleton : 09 - Chocolat

Et si on écrivait cette histoire ensemble?

Je vous propose un feuilleton que nous allons construire ensemble. Je vais essayer d’écrire le plus régulièrement possible ! Tout comme vous, je ne connais pas la suite de l’histoire alors n’hésitez pas à interagir, à proposer des péripéties, à imaginer la suite, à donner votre avis, à voter pour votre suite préférée sur Instagram…

Une chose est sûre, je ne sais pas jusqu’où cela va aller mais je vous propose de vivre l’expérience ensemble.



Partie 09 - Chocolat

Je ne lui écrirais pas. Je ne lui écrirais pas. Je ne lui écrirais pas.

La méthode Coué est en place. Tous les jours en me réveillant, je regarde s’il m’a écrit et je me répète cette phrase. Ça fait 9 jours maintenant. Il m’a plantée dans mon appartement après avoir empoigné ma nuque, caressé mes seins, embrassé mes lèvres. Il m’a laissée là, pantoise et excitée. Si en plus je lui cours après, je vais passer pour quoi ? Une petite chienne qui ne jure que par son maître. Il est évident que c’est exactement le concept de son jeu dont je n’ai pas encore bien compris tous les contours. J’ai envie de le voir et j’ai aussi envie d’en savoir plus. Qu’est-ce qu’il appelle « jeu » exactement ? Juste cette domination qu’il m’a laissé entrevoir ? Est-ce qu’il a une chambre rouge pleine de fouets comme Christian Grey ? Est-ce qu’il est milliardaire comme lui ? Je ris. Il faut se rendre compte à quel point je m’imagine des histoires dans ma tête, petite on me disait tout le temps que j’étais dans la lune. Et si c’était lui, que je voulais dans ma lune.

Il m’a fait une inception, ce n’est pas possible. Habituellement je ne tombe pas facilement sous le charme d’un mec. On se voit, on baise. On se revoit, ou pas. Globalement, je m’en fous. Je n’ai jamais eu de relations longues, je me lasse, de tout, très vite. Et pour la première fois, je sens cette boule au ventre, cette envie saisissante qui ne s’éteint pas. Il n’a peut-être pas attrapé mon corps, mais il a attrapé mon esprit. Son assurance, ses mots, ses gestes, rien que d’y penser… J’ai les joues qui deviennent rouges et chaudes, mon sexe avec ! Je me caresse, comme à chaque fois que je pense à lui, j’ai ce besoin irrépressible. Je n’ai rien vécu avec lui et je n’ai rien vu de son corps. Du coup, je fais ce que je sais faire de mieux : j’imagine. Je ferme les yeux, je pose ma paume fermement sur ma culotte et je la frotte doucement. J’imagine ses muscles saillants, son odeur, la douceur de sa peau poilue, sa queue qui s’érige fièrement. J’imagine qu’il m’attrape à nouveau par la nuque et qu’il me prend sauvagement. Je glisse ma main sous le coton, mes doigts s’agitent sur mon clitoris devenu dur. J’imagine son sperme qui sort puissamment de sa verge et qui asperge mon vagin. Il ne m’en faudra pas plus pour jouir.

Mon désir pour lui c’est un peu comme un feu de forêt en plein été caniculaire. J’ai beau essayer de l’éteindre, il grandit de plus belle. Je pourrais entrer dans le jeu de la petite soumise et lui écrire, mais je veux lui montrer que j’ai du caractère et que ce n’est pas si facile. Mais en même temps j’ai peur. J’ai peur qu’il ne me rappelle jamais.

Je ne lui écrirais pas. Je ne lui écrirais pas. Je ne lui écrirais pas.

Jours 10. Je bosse de chez moi aujourd’hui. Je code. Métier de geek. Au moins je mets mon imagination et ma passion pour l’informatique au service des autres. Je développe des sites web en tout genre. Là je suis en train de faire un site branché nature, bouffe végan, monde bio et compagnie pour une naturopathe. Sur la page de ses prestations, il y a toute une liste de massages. Ça me donne envie de me faire masser. Je repense à Étienne. Main dans ma culotte, imagination en branle, je me caresse. Je jouis et je me remets au travail.

Il est 10h, la sonnette de l’interphone retentit, surement le facteur.

- Ouiiiiii ?

- C’est Étienne.

Il a dû croire que j’ai fait un arrêt cardiaque, car j’ai mis plus de trente secondes à répondre. Trente secondes, ça peut vous paraître rien du tout, mais c’est énorme.

- Léna ?

[30 sec]

- Oui.

- Tu m’ouvres ?

- Oui.

Je me demande bien ce qu’il fait là. Il aurait pu m’appeler avant. Mais bon, pour une fois, je suis habillée, je n’ai pas de tee-shirt Disney et je n’ai pas les cheveux ébouriffés. Je me dirige vers la porte et j’attrape un chewing-gum pour masquer l’odeur de pâte à tartiner du petit-déj que je viens d’avaler. Il est là, j’ouvre la porte, stressée.

- Salut Léna.

- Coucou, qu’est-ce que tu fais là ?

- Léna, je…

Il rigole.

- Quoi ?

- Tu as du chocolat tout le tour de la bouche.

Je me sens rougir de honte, mon corps se transforme intégralement en eau et se répand par terre comme une flaque. Je n’existe plus, je suis une flaque sur mon parquet. Ma vie est terminée. On pourra lire dans les journaux de demain : « Fait divers : Hier matin, à 10h, une jeune femme est morte de honte dans son appartement. Ses restes ont été récoltés à la police scientifique. Il s’agirait vraisemblablement d’eau, une eau de honte. »

- Léna ?! dit-il en me sortant de ma léthargie

- Oui, oui. Ben j’ai l’air de quoi moi ? Quelle honte ! Je viens de prendre mon petit déjeuner, et tu arrives sans prévenir aussi. Entre ! dis-je en me dirigeant vers la cuisine pour m’essuyer la bouche.

- Tu sais tu es très jolie, même avec du chocolat

Quelques mots, un regard, un sourire et ma gêne s’évaporent doucement.

- Merci. J’ai l’air con quand même. Qu’est-ce qui t’amène ?

- J’ai du nouveau pour ta garde à vue et quelques papiers à te faire signer donc je me suis dit que j’allais directement passer.

- Sans prévenir ?

- Sans prévenir.

Il m’explique qu’il n’y aura pas de suite, même pas une petite amende. Mes petits bras n’ont pas suffit à dégradé le distributeur me dit-il en rigolant. Aussi, il m’explique avec son charabia d’avocat qu’il a pu arranger les choses avec les flics, qu’il n’y a pas d’outrage, mais qu’il valait mieux pas recommencer. Je signe deux trois papiers et je me sens redevable.

- Merci de ton aide, vraiment.

- De rien.

- Je te dois quelque chose ?

- Non, ne t’inquiète pas pour cela.

- Mais toi tu me dois quelque chose par contre.

- Ah oui, quoi donc Léna ?

Je le regarde en minaudant, espérant certainement qu’il me saute dessus et qu’il me baise sauvagement sur la table de la salle à manger. Il comprend bien ou je veux en venir, il faudrait être sacrément bête pour ne pas le deviner. Mais il ne fait rien. Rien du tout.

- Tu vas encore recommencer ?

- Quoi donc ?

- Ton indifférence.

- Je suis loin d’être indifférent.

- On ne dirait pas.

Il se lève déboutonne son pantalon et l’ouvre doucement. Je le regarde faire, me disant que je vais enfin l’avoir. Il baisse légèrement son caleçon, juste assez pour faire sortir sa verge gonflée et raide de désir. Je cligne des yeux, je ne rêve pas, je n’ai pas mis de LSD dans mon café ce matin. Pourtant je suis en train de découvrir la queue d’Étienne d’une façon que je n’aurais absolument pas imaginée. Je ne bouge pas, la dernière fois il ne m’a pas laissé faire, j’imagine que cette fois c’est pareil. Le jeu quoi.

Je regarde. Je regarde. J’inonde le coton de ma culotte, alors que nous sommes là, tous deux immobiles et sans contact. Je découvre un désir qui prend des proportions nouvelles, des proportions que je ne connaissais pas. Je ne sais pas combien de minutes ce spectacle à durer, trois minutes, peut-être même cinq ou dix. Puis il se rhabille, se rassoit à côté de moi. Il place mon visage entre ses mains et m’embrasse. C’est comme s’il avait dégoupillé une grenade qu’il l’avait placé dans mon cœur et au moment où ses lèvres touchent les miennes, ça fait boum. J’oublie mes envies, je savoure juste, je baigne dans un océan de désir et je veux qu’il continue de créer ça chez moi, encore. Et encore. Et encore.

- Léna, tu es disponible ce week-end ?

- Euh, oui, je crois.

- J’ai une maison secondaire en campagne, j’y passe souvent le week-end. J’aimerais t’emmener avec moi.

- Oui, d’accord.

- Super, je serai là samedi matin, vers 10h, prends des affaires chaudes je crois que la météo ne sera pas terrible.

Je souris, heureuse de cet évènement à venir. Quand je claque la porte, je respire un grand coup. Je suis bouleversée et encore dans un état difficile à décrire. Je prends 4 sextoys waterproof, je fais couler l’eau du bain, même si je sais que ça ne sera pas suffisant, il faut que j’essaye d’éteindre ce feu de forêt.

 

[à suivre…]


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