Vous avez un match !

Aperçu

Merci à M. et N. de m’avoir partagé leur rencontre étonnante. Elle m’a émue, m’a fait sourire et frissonner alors j’ai eu envie de vous la dévoiler, avec leur accord.

ELLE : Je like, je savais, je veux


Cette histoire commence grâce à une application de rencontre en laquelle je ne crois pas. Célibataire, je voulais faire des rencontres plutôt éphémères dans l’idée. Globalement, même si je ne cherche pas “le” mec, mes critères sont tout de même assez pointus : brun, barbu, si possible tatoué, et le must, musicien. Mais plus je swipe, plus je me rends compte que ce qui m’intéresse, ce sont les profils peu communs, les descriptions drôles, engageantes, décalées, davantage que ces critères. Je scrolle.

Next.

Trop kéké. Next.

Wow, il a l’air si chiant. Next.

Tiens : N. 29 ans, pas très loin de chez moi. Brun, barbu : check ! Un petit air mystérieux en plus. Peut-être coquin qui sait... Dans sa fiche de présentation, il dit qu’il aime le catch (boui) et... les comédies musicales ?! Mais qui est cet énergumène ? Bon, là, il faut enquêter ! Je like.

“Vous avez un match”

Oui ! Direct ! C’est fun, j’envoie tout de suite un message. Voilà, le cadre est posé. Maintenant, faisons une avance rapide d’environ 3 semaines : suite à de longs et nombreux échanges, N. et moi décidons de nous rencontrer. Mais pas de manière quelconque, notre première rencontre sera singulière. Il me propose un rendez-vous un lundi soir. Malheureusement, il s’agit du jour où je vais au sport. Il me vient une idée... et si cette rencontre se déroulait directement après ma séance, et sous ma douche ?

Cela peut paraître complètement fou et dangereux, mais il se trouve que nous avons des amis en commun, cela me donne confiance, ça ne peut pas être un psychopathe. Et parfois, il y a des choses que l’on ressent, que l’on sait, sans pouvoir les expliquer. Je savais. Point.

Le plan se dessine peu à peu :

  1. Après le sport, je rentrerai chez moi

  2. Je préparerai une ambiance sensuelle avec des bougies dans le couloir qui mènent jusqu’à la salle de bain, et je lancerai une playlist conçue pour ce jour

  3. J’irai sous la douche

  4. J'attendrai qu’il sonne et je sortirai rapidement pour lui ouvrir à l’interphone.

Nous voilà le jour J. Nous ne nous écrivons pas tellement ce jour-là, mais ce n’est pas nécessaire. Le simple fait de se dire “à tout à l‘heure” est amplement suffisant. Pendant mon cours de sport, je n’arrive pas à quitter l’horloge du regard. Je ne suis pas concentrée, je termine par de rapides étirements et je remballe ! Je grimpe sur mon vélo, direction mon appartement, ma douche, lui.

J’envoie un dernier message :

Je pars de chez moi. Arrivée vers 20h20. Lorsque tu auras sonné, une fois dans l’immeuble, il faudra que tu trouves l’appartement avec le paillasson avec des vaches. Dessus se trouveront des baskets noires.

J’appuie sur envoyer et je ne cesse de me répéter «  qu’est-ce que tu es en train de faire !!? »

Arrivée devant mon immeuble, j’attache mon vélo dans la cour. Les voisins sont installés dehors, en train de boire l’apéro. Ils proposent de rester, mais j’ai mieux à faire. Je rigole en leur disant que j’ai un date dans ... 15 minutes ! 

Tout est prêt, je file sous la douche. Mon ressenti se situe entre une excitation folle et une légère appréhension. L’eau coule. Ça sonne. Je vais ouvrir, je lance la playlist et retourne sous la pluie de la douche. L’idée étant que nos regards ne se croisent pas. Je fais donc dos à la porte, mes fesses s’offriront en premier.

La porte d’entrée s’ouvre. Mon cœur bat si fort. J’entends ses pas, ses vêtements qui tombent au sol. Il est dans la salle de bain et dans cet instant suspendu, j’imagine qu’il me regarde. Ce temps est assez long pour que des centaines de questions traversent mon esprit. C’est incroyable, mais j’ai l’impression de sentir le contact physique de ses yeux sur moi. Les roulements de la porte de la douche grincent, il arrive. C’est bien la première fois que je suis excitée, tant émotionnellement que sexuellement, à l’écoute d’un tel son.

J’ai envie de me retourner, de le voir, de le sentir et de fuir. Tout ça à la fois. Malgré la chaleur de l’eau, le contact de ses mains semble enflammer ma peau. Ses caresses glissent de mes hanches, jusqu’à mes cuisses, puis remontent sur mon ventre et mes seins. Je frissonne. Son torse se colle à mon dos. Cette étreinte fait transparaître un désir ardent, mais aussi une douceur infinie. Je me laisse enivrer par ces caresses et premiers baisers. La pluie de la douche coule sur mes yeux, rendant impossible le fait de les ouvrir.

Avec fermeté, il me retourne et plaque mes mains sur le mur en continuant d’explorer mon corps. L’attente est bien trop longue et l’envie si puissante : je veux aussi le découvrir. Après l’avoir embrassé avec toute la passion que je souhaitais lui transmettre, nous nous écartons d’un pas pour plonger nos regards dans celui de l’autre.

Des sourires s’esquissent. L’envie est explosive. L’eau est désormais coupée. Je prends sa main. Allons dans la chambre pour terminer de nous aimer.
 

M.


LUI : J'allais supprimer Tinder

Comme souvent au bout de quelques semaines sur les applis de rencontre, je me lasse, cela m'ennuie et je n'y crois plus trop. Non pas que je cherchais le grand amour, juste une belle histoire, quelqu'un avec qui partager, découvrir : aimer tout simplement.

Et puis voilà qu'un jour de fin d'été, je reçois une notification :

« vous avez un nouveau match »

J’ai découvert une jolie brune qui, une fois la description survolée, me paraissait très intéressante. Ma curiosité fut d'autant plus piquée puisque c’est elle qui envoya le premier message. Ce fut le premier d'une très longue série qui nous a permis à faire plus ample connaissance. Quelques semaines plus tard, nous décidons de nous rencontrer, mais pas n’importe comment.

Petit à petit, nos conversations et nos envies nous ont amenés à imaginer une rencontre étonnante. Cela se passerait chez elle, sous sa douche, elle me tournerait le dos afin de me laisser libre de la rejoindre discrètement sous l'eau. Une fois ce scénario fou établi, nous n’avons cessé de le fantasmer, de l’imaginer. Jusqu'au jour J.

De cette journée, je ne me rappelle de rien, jusqu’au trajet pour la rejoindre où j'ai été le plus prudent du monde tout en étant le plus pressé. Je savais que c'était dingue, mais dans le même temps, une confiance suffisante s'était développée entre nous, assez pour être fous à deux.

Je suis monté, la porte était déverrouillée comme prévu. Une fois à l'intérieur, j'ai posé mes affaires et je me suis imprégné de l'ambiance qui m'entourait : faible luminosité et bougies. Cela m’a conforté sur le fait que je me trouvais au bon endroit. Une musique résonnait dans la salle de bain et ce n’était pas n'importe laquelle. C'était une musique que je connaissais bien, mais que je n'avais plus entendue depuis longtemps : La Mer de Nine Inch Nails. La mélodie se mélangeant au bruit de l'eau donnait une atmosphère encore plus belle et excitante que ce que j'avais imaginé.

Je l'ai regardée quelques instants. Je pensais prendre davantage mon temps, mais l'attirance était déjà trop forte. J'ai rapidement ôté tous mes vêtements, et déjà, ma main ouvrait la porte de la douche. Une fois refermée, je fus pris d'un vertige. Elle était à moins d'un mètre de moi, elle attendait le premier contact, la première étreinte...

Vous connaissez cette sensation, quand vous êtes conscient de vivre quelque chose d'unique, hors du temps, un de ces moments sur lequel il est difficile de poser des mots ? Notre rencontre appartient clairement à cette catégorie.

Mes mains se sont lancées en premières : son dos, ses hanches, ses fesses… Sa peau réchauffée par l’eau était douce et déjà je voulais aller plus loin. Nos corps se rapprochaient et je n'ai jamais été aussi heureux de prendre une douche. Mon regard a parcouru le reste de son corps, mes lèvres ont tapissé son cou que j'avais envie de mordre. Quand nos regards se sont rencontrés, sa tête a basculé afin que nos lèvres fassent de même. L'étreinte s'est poursuivie, la température a continué de grimper tandis que je la plaquais contre l'une des parois en l'embrassant. Nos mains se promenaient, nos sexes se touchaient... On savait pertinemment comment cela allait se terminer.

Ce que je ne savais pas encore, c'est à quel point j'allais l'aimer.

N.

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