Votre feuilleton : 04 - Les odeurs

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PARTIE 4 : Les odeurs

Je pose les choses, calmement. Le poker, toutes les parties que j’ai gagnées, je me souviens ! Putain, je suis riche ! Je regarde dans mon sac, rien. Je réfléchis, ma tête bourdonne. J’ai tout perdu, merde, la tequila, le citron… l’inconnu !

Ça me revient, d’un coup.

Il m’a payé un shot, puis un deuxième, un troisième. J’avais tellement besoin de quitter la réalité. Il ne m’a pas conseillé d’arrêter, il m’a laissée boire et il a tout payé. Il est riche ? Parfois, il en prenait un avec moi, je peux encore entendre nos petits verres faire « cling » avant de les siffler. Je peux encore sentir mes lèvres se crisper sous l’acidité de la tranche de citron. Bon sang, on s’est mis minables. Enfin, surtout moi je crois.

Je m’arrête devant une boulangerie, ça sent le croissant chaud qui sort du four. J’y achète une baguette, un croissant, une brioche à la praline et un cookie. J’ai terriblement faim, j’aurais pu acheter toute la vitrine. Quand je bois trop, le lendemain, je mange en continu. Je peux vider intégralement mon frigo. Plus c’est gras, plus c’est sucré, mieux c’est.

Tout en grignotant, je me replonge dans mes souvenirs. Donc je suis ivre dans ce bar, avec cet inconnu qui ne m’inspire pas confiance. On dirait un croquemort. Je me souviens qu’à un moment je me suis dit « Tu es complètement folle ma pauvre fille, tu vas finir coupée en morceaux dans un ravin ». Eh bien quand il m’a dit qu’il me raccompagnait chez moi, j’ai dit oui. Donc j’ai allègrement pris le risque de partir avec un inconnu. Tout ça parce que je n’étais pas en état de conduire et que j’avais plus une tune pour le taxi. Je me revois tituber jusqu’à sa voiture. Et puis le trou noir. Rien. Néant.

Mon téléphone vibre. Texto. Numéro non enregistré.

« Bonjour Léna, c’est Étienne. J’espère que tu as bien dormi. J’ai mis ta robe à laver, j’ai fait tourner le sèche-linge ce matin et je l’ai déposée sur le fauteuil dans la chambre. Je t’ai laissé une boîte de Doliprane et un verre d’eau sur la table basse du salon. Tu n’as qu’à claquer la porte en partant. Ou si tu veux, tu peux m’attendre, je rentre entre midi et deux. Repose-toi bien, à bientôt. »

C’est vrai que contrairement à moi, elle sent bon ma robe.


La suite et fin est à découvrir dans le roman “Depuis cette nuit” de Léa Grosson disponible aux éditions La Musardine

Absorbée par sa passion pour le poker, Léna voit son addiction la consumer dangereusement. Un soir, alors qu'elle a tout perdu, un inconnu lui offre un verre. Malgré une méfiance instinctive, elle se laisse entraîner dans le jeu qu'il initie et qui pourrait bien l'aider à échapper à sa dépendance. Mais qui est-il réellement ? En quoi consiste ce jeu si singulier ? Et quelles en sont les règles ?
En plongeant dans une quête où l'amour se mêle à des découvertes sexuelles audacieuses, Léna va peu à peu lever le voile sur cet inconnu et sur elle-même, explorant des limites qu'elle n'aurait jamais osé franchir.
À mi-chemin entre romance et littérature érotique,
Depuis cette nuit promet une expérience littéraire aussi captivante que troublante…

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