Je l’observe raconter son histoire. Je lis sur son visage un mélange de gêne et d’excitation. Je sens qu’elle n’ose pas et en même temps elle a envie de nous dévoiler tous les détails de ce moment intime et chaud au milieu de la neige fraiche. J’observe Yanis aussi, il ne dis rien, il la laisse raconter, plutôt fier et heureux de voir sa belle rougir encore à l’idée de repenser à ce qu’il s’était passé.

Je vous invite à découvrir le podcast Téléphone rose dans lequel je diffuse les notes vocales que vous m'envoyez sur WhatsApp.
A chaque épisode un nouveau thème aujourd'hui c'est un peu particulier c'est le tout premier épisode et pour bien commencer nous allons parler de première fois.

18h, je passe la porte du salon de thé. Je suis mal fagotée. De manière absolument volontaire. Mon jogging est sale, j’ai un vieux tee-shirt Disney avec la petite sirène qui me sert habituellement de pyjama, mes cheveux sont emmêlés, mon teint naturel, pas maquillé, un gros bouton sur le nez (l’alcool a le don de me faire sortir des boutons d’acné). Le message est clair comme ça, je n'ai aucune envie de lui plaire, ce n'est pas un rendez-vous galant et s’il s’est passé quelque chose hier je n’ai aucune envie que ça recommence. Voilà.

Je pose les choses, calmement. Le poker, toutes les parties que j’ai gagnées, je me souviens ! Putain, je suis riche ! Je regarde dans mon sac, rien. Je réfléchis, ma tête bourdonne. J’ai tout perdu, merde, la tequila, le citron… l’inconnu !Ça me revient, d’un coup.

Le voilà devant moi, tous ses vêtements éparpillés sur le sol, sa nudité comme un trésor. Il me l’offre. Je ne le touche pas davantage, je dois être patiente, le jeu de la frustration est un art très délicat, aussi dur à pratiquer pour celui qui touche que pour celui qui est touché.

Je n’arrive même pas à ouvrir les yeux, c’est comme si mes paupières étaient collées à la super glue. Ma tête est lourde et douloureuse, j’ai l’impression que je ne pourrai plus jamais la déplacer, et mon corps avec. Il va me falloir des heures pour décuver, pour me remettre de cette soirée. Mais d’ailleurs quelle soirée ? Je n’avais rien de prévu hier soir, qu’est ce que j'ai fait ?

J'ai rencontré Étienne dans une salle de jeu lugubre du centre-ville. J'essayais de satisfaire mon addiction sur une table de poker et ce soir-là j'étais en veine, j’avais presque doublé ma mise de départ.
Je ne l'ai pas vu tout de suite, accoudé au bar il m'observait depuis un moment. Il était très grand, presque deux mètres, on ne pouvait pas le rater…

Charles est assis sur le banc, calme, il l’attend. Elle le rejoint, sereine et impatiente. Dans le restaurant la discussion coule aussi bien que sur leurs écrans. Les regards sont les premiers à leur donner chaud. Puis les mots. C’est une évidence, cette soirée va tourner, vriller, déraper. Prise dans la fougue de leurs échanges, Charles avoue à Elsa ce qu’il aime par-dessus tout…

J’allume l’eau chaude. Bouillante même. Ça me fait presque mal et en même temps, ça me fait tellement de bien. Est-ce qu’il existe quelque chose de plus merveilleux qu’une douche bien chaude après avoir passé une journée épuisante et pourrie ? Oui, sûrement. Mais on est dans le top trois des meilleurs lots de consolation. Quoi d’autre ? Retrouver Hugo qui m’attend sagement sur le lit ? Oui, oui, OUI ! Ça aussi c’est merveilleux.

Elle lève la tête, le regarde et lui tend ses lèvres. Il l’embrasse comme on embrasserait sa femme. Leurs langues se mélangent, leurs ventres se remplissent de désir, chaud, enveloppant. Ce désir descend jusqu’entre leurs jambes et devient brulant. Ils sont en train de fusionner. Vous connaissez la définition de fusionner en chimie : c’est le passage d'un corps solide à l'état liquide sous l'action de la chaleur. N’est-ce pas merveilleux ?

On rejoint l’hôtel, on dépose nos affaires et on ne perd pas temps pour profiter. On part avec un sac de plage, on déjeune dans un beau restaurant avant d’aller dorer sur le sable bouillant. Il y a déjà beaucoup de monde pour un mois de mai, j’aurais aimé nous savoir plus tranquilles. Ma femme n’en a que faire. Elle enlève sont haut de maillot de bain et dévoile sa jolie poitrine à son meilleur ami le soleil. Il le lui rend bien avec de chaudes caresses.

L’image va droit au but, j’étais prévenue. Je découvre des jambes écartées, une vulve, ses poils, son humidité déjà présente, une main posée délicatement sur sa cuisse, très proche de son entre-jambes. Sur l’autre cuisse repose une belle queue, gonflée, excitée elle aussi. Je vois ces deux sexes qui ne demandent qu’à s’aimer, qu’à se rencontrer. Un petit mot accompagne la photo :
« Écris-nous la suite, on t’envoie ton récit en image ».

Je décroche :
- Oui ?
- C’est le livreur.
- Je vous ouvre, deuxième étage.
Je suis super stressée, j’ai faim. J’ai super faim, mais pas de la pizza qu’il est en train de m’apporter. S’il savait qu’il ne vient pas juste pour me livrer…

Il faut que je te raconte la soirée d’hier.

Une histoire audio immersive et palpitante !

Si monsieur Basson n'est pas avare en mots, il n'est pas avare en sourires non plus. Ses lèvres tendues dévoilent une belle dentition et accentuent ses rides. Il est pas mal pour un vieux. Quelle insolence... Heureusement qu'il ne peut pas lire dans mon esprit. La vieillesse c'est subjectif. Quand on vieillit c'est juste physique, pour le reste, c'est dans la tête.